On s'offre quoi de bon pour Noël ?

« À une époque, je travaillais pour un producteur d’armagnac. Dans les domaines, on dit souvent du hors d’âge que c’est vraiment ce qui représente l’identité de la Maison. Pour le faire, il faut un assemblage d’armagnacs qui ont vieilli entre 10 et 12 ans en fûts de chêne. Les vignerons ont pour tradition d’y mettre leurs meilleures barriques pour avoir le meilleur assemblage possible. C’est une élaboration complexe, qui demande beaucoup de temps, alors que ce ne sont pas forcément les armagnacs les plus chers. »

« C’est vraiment le gin des connaisseurs. Il a été créé par un ancien membre de la Royal Air Force qui est parti vivre dans la Forêt-Noire, après la guerre. Il adorait le gin mais il n’y en avait pas en Allemagne. Donc il a décidé qu’il allait le faire lui-même, en utilisant les épices de la Forêt-Noire et l’eau de la rivière qui coule sur place. Ce qui est chouette aussi avec cette bouteille, c’est qu’il y a une sorte de bague entre le bouchon et le goulot. Elle permet de stabiliser le bouchon sur la bouteille mais elle est assez jolie donc j’ai plein d’amis barmen qui la portent au doigt. Dessus, il est inscrit “E Pluribus Unum”, qui veut dire littéralement “De plusieurs, un”. Cette bouteille est donc un peu comme un double cadeau. »

« Au Guatemala, les rhums sont faits à la méthode espagnole, donc avec un côté gourmand, assez gras et une belle matière en bouche. J’aime bien Zacapa car il faut savoir que le maitre de chai est une femme, Lorena Vazquez, donc ça réveille mon girl power. Au-delà de ça, on est sur un rhum hyper intéressant parce que très complexe. On est sur un XO donc ça veut dire qu’il a de dix à vingt-cinq ans d’élevage en solera. Il en résulte quelque chose de très mûr, qui va vers le chocolat noir, la cerise noire et même la cannelle. Au moment de Noël, c’est un rhum qui va être parfait pour accompagner un coulant au chocolat avec un petit peu de fleur de sel. »

« En général, les clients se demandent comment on fait une poire prisonnière. Mon grand-père avait un verger avec plein d’arbres fruitiers, dont un poirier. Je l’ai vu faire ça toute mon enfance. En fait, quand les poires ne sont encore que des embryons, on attache la bouteille autour de la branche et la poire pousse directement dedans. Après, on ajoute de l’eau de vie dans laquelle va infuser la poire. Quand je leur raconte ce procédé, les clients sont ébahis et ils adorent expliquer ça à leurs proches en leur offrant cette bouteille. »

« Pour un cadeau, il vaut mieux éviter un whisky trop tourbé qui peut être un peu clivant. Je pense plutôt au Yamazaki 12 ans. Ça fait plusieurs années que les Japonais sont champions du monde, ce n’est pas pour rien. Ils ont vraiment réussi leur pari sur le whisky. J’ai une préférence pour la distillerie Yamazaki, qui est la plus vieille du Japon. Pour le 12 ans, on a quelque chose d’onctueux, puissant, mais avec quand même un côté très floral. Il est bien sec mais ses arômes assez doux font qu’il peut aussi s’offrir à un amateur de rhum qui voudrait se mettre au whisky. »